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A.Lamarque : 14/01/2022



Venym : une startup française à la conquête du marché du simracing


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Mygale, un constructeur français de voitures de course et notamment de monoplaces depuis plus de 30 ans, a lancé en 2020 un nouveau projet : Venym (https://www.venym.com/fr). Cette nouvelle entreprise vend des pédaliers haut de gamme pour le simracing. La semaine dernière, la jeune start-up exposait son savoir-faire au CES (Consumer Electronic Show), le plus grand salon dédié à l’innovation technologique en électronique grand public. On vous emmène à la découverte d’une nouvelle pépite française du simracing.

Interview d’Estelle Decoster, Responsable Ressources humaines et Directrice Générale de MYGALE complétée par Virgile Decoster Président de Venym :

Antoine Lamarque : Pourquoi l’entreprise Mygale se positionne-t-elle sur le marché du simracing ?

Estelle Decoster et Virgile Decoster : Aujourd’hui la monoplace en réel coûte très cher et est réservée à une élite. On s’est rendu compte avec les confinements que le simracing intéressait énormément de monde et aux quatre coins de la planète. Il pouvait donc y avoir un débouché pour Mygale de fabriquer, à partir de pédaliers et de volants réels de la course automobile, la même chose en virtuel pour les gens qui jouent chez eux dans leur salon. Il y a aussi un vrai développement de la compétition. Pour fabriquer des simulateurs, on a monté cette nouvelle société Venym qui fabrique dans un premier temps des pédaliers directement issus de la compétition automobile et de la Formule 4. Ensuite, on se développera vers des volants et des simulateurs. C’est donc un réel débouché pour Mygale car le marché est exponentiel : plus de 25 millions de joueurs dans le monde suite aux différents confinements et que à l’avenir, certainement, pour éviter la pollution, le bruit, la vitesse, etc.. Et bien le virtuel prendra peut-être le pas sur le réel.

AL : Vous parlez du savoir-faire de Mygale dans la course automobile, comment ce savoir-faire permet à cette nouvelle entité de se différencier de ses concurrents existants ?

ED et VG : C'est un marché où il y a déjà des sociétés. Par contre, notre différence avec les autres, c’est que nos pédaliers ou les futurs produits que l’on va fabriquer à l'avenir sont vraiment adaptés de la réalité du sport automobile. Le pédalier est vraiment issu des pédaliers des monoplaces actuelles avec par exemple sur la pression des freins la même sensation que le réel alors que les pédaliers sur le marché ont la démarche inverse : rapprocher la simulation du réel. Nous, grâce à notre expérience de plus de trente ans dans le sport automobile, on a adapté le réel au monde virtuel. On travaille également avec Romain Grosjean, c’est le parrain de nos produits. Il y a aussi mon frère, employé dans la société, qui a développé un soft pour faire la liaison entre le pédalier et l’ordinateur. C’est un avantage que n’ont pas nos concurrents parce qu’il est passé par Sony et Ubisoft dans le jeu vidéo puisqu’il est programmeur. Pour se différencier, on allie donc un soft très développé à un outil issu du réel. (Le soft ou software est le mot anglais pour logiciel. Dans le cas de ce pédalier, il s’agit du logiciel permettant de paramétrer au mieux les pédales sur l’ordinateur.ndlr.)


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Pédaliers 3 pédales de Venym (https://www.venym.com/fr)

AL : Finalement, quel est le prix du pédalier ?

ED et VG : Il est hautement technologique à un prix abordable puisque l’on fait des pédaliers 2 et 3 pédales en aluminium, en acier et surtout en carbone donc la fourchette de prix va de 599 euros à 1299 euros.

AL : Quels sont les enjeux de Venym lors de ce CES ?

ED et VG : On a déjà présenté notre produit au Nürburgring lors du plus gros salon de simracing en Europe (ADAC Simracing, ndlr.). J’allais dire que cette présence sur le salon CES, puisque l’on fait partie des vingt start-ups françaises qui ont été sélectionnées pour présenter leurs produits innovants à ce salon, a pour objectif de vendre aux Etats-Unis certes mais surtout au monde entier.


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Stand de Venym lors de l’Adac Simracing (source Venym)

AL : D’un point de vue business, quelle est votre vision du développement de Venym ?

ED et VG : A la base, on a été aidé, on a levé des fonds. C’est indispensable pour une start-up ! Les premières années, c'est de l'investissement, on ne gagne pas d’argent. On est parti à la base avec un bon budget marketing, un bon budget développement et ça, c'est indispensable. L’objectif c’est d'accroître notre notoriété pour vendre de plus en plus et pouvoir fiabiliser la start-up. On a recruté en alternance un simracer professionnel de dix-neuf ans : Thibault Cazaubon. Il étudie à Bourges dans le marketing digital et est pilote professionnel pour le team de Grosjean. Il est un des meilleurs simracer français et puis un community manager pour le développement sur les réseaux sociaux (Yoann Martin).
Le but final c’est de vendre un millier de pédaliers par an et puis se diversifier comme je le disais auparavant : pédalier + volant et puis demain pourquoi pas des simulateurs complets made in France pour inonder le marché.

L’échange avec Thibault Cazaubon :

Antoine Lamarque : Quel rôle as-tu au sein de Venym ?

Thibault Cazaubon : Au sein de VENYM, nous sommes encore peu dans l'entreprise, nos rôles sont donc assez variés, mais je m’occupe principalement avec Yoann Martin de la communication et de tout ce qui est digital, contenus, site web, réseaux sociaux… Étant donné que je suis avant tout un « Simracer » dans l’équipe de Romain Grosjean, je m’occupe aussi du développement de notre gamme avec différents tests.


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Thibault Cazaubon testant les pédales sur simulateur

AL : En quoi ce pédalier se démarque-t-il des autres ?

TC : VENYM a pris du temps avant de se lancer dans le Simracing afin d’être dans les meilleures conditions. L'entreprise a d’abord testé et évalué tous les pédaliers déjà en vente afin de savoir où se positionner et comment. Le constat a été le suivant : sortant d’un Fanatec V3, si un pilote souhaite s’équiper comme les meilleurs Simracer, il n’avait pas de choix que de dépenser 1100-1200€. Notre objectif a donc été clair : mettre en vente un pédalier similaire mais à un prix aux alentours de 700€ tout en cherchant à se différencier.
Ce pédalier (https://www.venym.com/fr) se démarque donc des autres puisqu'il est à un prix inférieur tout en étant performant à l’aide de l’expertise de Mygale, mais aussi par son design plus « Racing », sa customisation possible, et par ses options.

AL : Selon toi, quels sont les points d'amélioration de Venym (sur le pédalier et l'entreprise en général) ?

TC : Évidemment nous avons des axes d’amélioration et nous apprécions les retours de chacun de nos clients car nous sommes très à l’écoute de chaque critique. Il ne faut pas oublier que VENYM est nouveau et a été créé il y a quelques mois. Je trouve que nous avons frappé fort pour une nouvelle entreprise avec un produit qui sort du lot tout en étant à un prix « accessible », vu le marché actuel. Dans les prochaines semaines, nous allons nous focaliser sur les retours et les améliorations sur nos pédaliers, et aussi éventuellement élargir notre offre avec des volants pour compléter notre offre actuelle de pédaliers.

L’ensemble de la gamme Venym est à retrouver sur : https://www.venym.com/fr

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